Je reviens vers vous aujourd’hui avec un nouveau récit d’une sainte martyre, du IVe siècle cette fois.
Sainte Agnès
20 Janvier
Issue de la noblesse romaine, Agnès est à peine âgée de treize ans lorsqu’elle reçoit une demande en mariage de la part d’un noble païen, le fils du préfet de Rome, qu’elle lui refuse et qui conduira à son martyr :
« Depuis longtemps je suis fiancée à un Époux Céleste et invisible ; mon cœur est tout à Lui, je lui serai fidèle jusqu’à la mort. En l’aimant, je suis chaste ; en l’approchant, je suis pure ; en le possédant, je suis vierge. Celui à qui je suis fiancée, c’est Le Christ que servent les anges, Le Christ dont la beauté fait pâlir l’éclat des astres. C’est à Lui, à Lui seul, que je garde ma Foi. ».
On lui ordonne alors de se sacrifier aux dieux romains sous peine d’être enfermée dans un lupanar.
« Je ne crains rien, mon époux, Jésus-Christ, saura garder mon corps et mon âme. »
Face à ce refus, Agnès est dépouillée de ses vêtements et conduite, nue, à travers la ville, jusqu’au lieu de débauche, mais ses cheveux se mettent à pousser miraculeusement, recouvrant entièrement son corps. Une lumière éclatante l’enveloppe et un ange apparait à ses côtés.
Selon les versions, la maison close devint alors lieu de prières et personne ne put toucher Agnès. Le fils du préfet persista dans ses tentatives pour la conquérir. Soit il perdit la vue, frappé par l’ange, soit un démon l’étrangla. Dans une autre version, il est foudroyé à ses pieds, puis ressuscité par la jeune femme avant de se convertir.
Dans tous les cas, le préfet pour répondre à cet affront, ordonna à ce qu’Agnès soit brûlée en place publique telle une sorcière. Mais le feu ne l’atteignit pas et, au contraire, consuma ses bourreaux.
« […] la flamme, se séparant en deux, brûlait la foule des païens sans toucher Agnès » (la Légende Dorée)
Mais, cette histoire est vouée à la mort : Agnès est finalement égorgée.
« Celui qui le premier m’a choisie, c’est Lui qui me recevra ».
La nouvelle de son martyr s’est très vite répandue dans tout l’Empire, les chrétiens s’indignant tous de la cruauté des bourreaux. Le nom de la jeune victime s’étant perdu à mesure de l’éloignement de Rome, elle est devenue « l’agneau » qui donne sa vie comme « l’agneau de Dieu ».
Avant de mourir, Agnès aurait récité cette prière :
Je Vous bénis, ô Vous Père de mon Dieu et Seigneur Jésus-Christ qui, à cause de votre Fils bien-aimé, empêchez les flammes de me faire aucun mal.
Dieu tout Puissant et Redoutable, seul digne d’être adoré et servi, soyez béni !
Je glorifierai à jamais votre Nom parce que par les mérites de votre Fils unique,
Vous m’avez fait la Grâce de triompher de toutes les menaces des hommes impies et de passer par les sentiers les plus fangeux, par toutes les immondices du démon, sans contracter aucune souillure.
Soyez béni, mon Dieu : mes lèvres confessent votre Nom, mon cœur est enflammé de votre Amour : puissè-je voler dans vos Bras ! Ainsi soit-il.
Sainte Agnès, dont le prénom signifie « pure », est naturellement devenue la sainte patronne de la chasteté, des vierges, de la pureté corporelle, des jeunes filles, des victimes de viol, mais aussi des récoltes, et des guides (scoutisme).
L’iconographie représente Agnès toujours avec un agneau à ses pieds ou dans ses bras. Ainsi, selon une ancienne tradition de l’Église catholique, deux agneaux juste nés, couronnés de roses blanches et portés dans des corbeilles, sont présentés au pape pour qu’il les bénisse au jour de la fête de sainte Agnès, le 21 janvier.
Saint Ambroise a écrit ceci à propos d’elle : « Sa consécration est supérieure à son âge, sa vertu supérieure à la nature : de façon qu’il me semble que son nom ne lui a pas été donné par un choix humain, mais est une prédiction du martyre, une annonce de ce qui devait être », « voici donc dans une seule victime un double martyre de pureté et de religion ».
En union de prières,
Angelo Bianchi
Responsable de publication
